Moÿ de l'Aisne au fil du temps

- Bref historique -

Moÿ-de-l'Aisne est un petit village qui abrite une population de 1020 habitants au Nord-Ouest du département de l'Aisne, à mi-chemin entre Saint-Quentin et La Fère, au cœur de la Vallée de l'Oise. C'est le chef-lieu d'un canton qui regroupe dix-sept communes (XXX habitants).

Ce n'est que le 26 septembre 1920, que la commune prendra son nom actuel. Il fut décidé à l'unanimité sur proposition du maire lors d'une séance de conseil municipal d'ajoute un tréma sur le " y " et un suffixe " de l'Aisne ". Des modifications qui avaient un but bien précis : respecter le plus fidèlement possible la prononciation picarde ("Mo-i" et non "Moi") et ainsi garder une identité pour éviter notamment la confusion avec Mouy-de-l'Oise.


L'origine de ce village semble remonte à l'époque des Gaulois ou Celtes qui ont laissé comme preuve de leur séjour dans cette contrée des tombelles, comme celle qui se trouve ici plus connue sous le nom de la Garenne.

Avant les hostilités de la Première Guerre Mondiale, le village possédait un magnifique château féodal où les Seigneurs résidaient depuis le XIIème siècle. Deux devises les caractérisaient : " de mieulx en mieulx " et " ferme en adversité ". L'un d'eux, Colard, fut même gouverneur de Saint-Quentin. Il s'illustra en obtenant du Roi Louis XI la création d'une foire franche.
Charles clôtura la dynastie des Seigneurs de Moy, ne laissant qu'une héritière Claude qui épousa Henry de Lorraine. Il contribua grandement à la réputation de la bourgade, notamment pour la culture du lin en plein essor par la suite. Une aubaine pour la commune et une fierté pour ses habitants qqui ont trouvé là un bon moyen de faire prospérer leurs richesses.

Comme dans bien d'autres contrées voisines, le premier le premier conflit mondial passa par là et Moÿ en subit de lourdes conséquences. Le village fut occupé pendant plus de deux ans avant d'être détruit par l'ennemi. Les plus beaux fleurons de l'architecture locale furent minés, comme la plupart des habitations. Lors du repli des armées allemandes fin 1917, Moy de l'Aisne a été détruit à 100%.

Malgré cela, dès la fin de la Guerre, les habitants chassés par les Allemands en février 1917 rentraient petit à petit dans ce village meurtri, mais qui ne devrait pas disparaître. Ca et là, des maisons et des baraques provisoires s'élevaient dans les ruines.

Cependant, un fait inattendu devait se manifester : Melle Suzanne Deutsch de la Meurthe venue rendre visite à son filleul de guerre, M. Germain Testart, Chevalier de la Légion d'Honneur et enfant du pays, fut très touchée par cet amoncellement de ruines, décidait de s'intéresser en particulier à notre petit village, ceci grâce à M. Testart.

Sur son initiative, un plan d'aménagement était mis en application : édification d'un Centre d'hygiène avec bains douches gratuits, mis à la disposition des habitants du Canton. Aménagement d'un terrain de sports, construction d'une cité ouvrière et d'une usine textile afin d'assurer du travail à la population.

Melle Deutsch a fait procéder également à l'adduction d'eau potable desservant ainsi toutes les maisons du village et la commune d'Alaincourt. Cette réalisation a été offerte gracieusement par notre bienfaitrice.

En 1937, une pénible nouvelle se répandait dans le village : Melle Deutsch, emportée par la maladie, nous quittait pour toujours. Sa mort a été vivement ressentie par toute la population ; sa simplicité, son cœur généreux faisant l'admiration de tous. Notre cité perdait en elle une grande bienfaitrice. En souvenir de sa mémoire, un monument a été édifié sur la place de la mairie.

Notre petite ville commençait à renaître. Des maisons en dur s'élevaient un peu partout. Les horreurs de la guerre disparaissaient. Notre coquet petit village prenait une extension accélérée. Hélas, de gros nuages se manifestaient à l'horizon : en 1939, le deuxième conflit mondial éclatait : occupation, déportation, rationnement…

Fort heureusement, notre canton fut épargné par les bombardements lors des hostilités. Dès l'Armistice, il était resté intact.
Le fait le plus marquant de cette période étant le sacrifice d'une partie de l'équipage d'un char d'assaut, " le Glorieux ", qui lutta jusqu'à la dernière limite dans un combat inégal afin de bloquer l'avancée de l'ennemi en défendant l'accès au pont sur l'Oise entre Moÿ et Brissy-Hamégicourt. Une stèle commémorative a été érigée à l'emplacement même où le char fut détruit.

Après la Seconde Guerre Mondiale, bien que le gros œuvre de construction fût terminé, il restait encore beaucoup à faire sur le plan communal.

Aussi, il fut décidé dès 1951 de faire construire une nouvelle salle de classe en prolongement du groupe scolaire existant, lequel s'avérait trop petit. En 1955, un groupe de 2 classes était installé dans la cour des écoles, en raison de l'augmentation des élèves. La construction d'un logement de maître s'imposait également.

Par décret ministériel, notre canton était désigné en juillet 1962 pour recevoir un CEG. La municipalité a fait procéder à l'implantation et à l'aménagement de 2 classes préfabriquées, à la construction d'une cantine, à l'achat de matériel et de mobilier de fonctionnement ainsi qu'à l'organisation d'un service de ramassage des élèves pour les communes du canton. Toutes ces dépenses ont été supportées par le budget communal. En raison du nombre croissant d'élèves, une deuxième cantine a été construite et aménagée pour la rentrée scolaire de septembre 1968. En 1969, le collège comptait 16 classes (préfabriquées) et une classe de perfectionnement.

Afin d'améliorer les conditions de vie des habitants les réalisations se sont succédées : lotissement, rénovation de l'éclairage public, réfection des trottoirs, aménagement de pelouse, plantations de cerisiers et sorbiers avenue Suzanne Deutsch, aménagement de l'entrée du cimetière, aménagement de 2 bassins de décantation aux entrées du village afin de capter les eaux boueuses provenant des champs, lesquelles se déversaient dans les rues lors des fortes pluies …

La commune intégrera dès sa création, en 1965, le District de la Vallée de l'Oise pour le ramassage des ordures ménagères et la réalisation de divers travaux conjointement avec les autres communes.

En 1978, la commune se dote d'un Centre Socio-Culturel sont rôle étant de proposer des animations et d'agir en faveur des plus défavorisés.

Les locaux préfabriqués et exigus du CEG furent remplacés en 1980 par un nouveau collège. Ce dernier se verra complété en 2001 par un gymnase (ouvert également au associations du canton).


Dans sa simplicité, cette cité est accueillante pour les visiteurs qui viennent la voir. Dans un cadre naturel, elle offre également un plan d'eau qui s'étend sur plusieurs hectares et qui attire de nombreux pêcheurs et promeneurs.
On y trouve tout ce qui est nécessaire : école, collège, médecins, pharmacie, infirmières, kinésithérapeutes, commerces, hôtel, restaurant, Poste, perception, notaire, banque, artisans et commerçants…
De même les associations sont nombreuses et variées : Tennis, Football, Comité du 3ème Age, Comité d'Animation, Pêche, Cyclisme, Services d'Aide à Tous…


Un petit village où il fait bon vivre.


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